Le Gouvernement et la majorité abordent le projet de loi relatif à la bioéthique avec beaucoup de certitudes. Pour ma part, et comme beaucoup de Français, j'ai plus de doutes que de certitudes, et plus de questions que de réponses. Comment ne pas douter, lorsqu'on interroge les limites de la nature humaine et le rôle de la médecine ? Oui, je doute, et il est important de douter face à de tels enjeux pour le genre humain. D'ailleurs, madame la ministre des solidarités et de la santé, même l'Académie nationale de médecine exprime des doutes, que vous ne pouvez pas balayer d'un revers de main, jugeant cet avis daté. Il n'y a rien de daté quand on interroge le genre humain.
Mes chers collègues de la majorité, vous voulez un débat serein, apaisé et responsable ? Pour cela, commençons par douter, car le doute est l'école de l'humilité et de la tolérance – le commencement de la sagesse, disait Aristote. Si la certitude est plus apaisante, le doute est plus noble. C'est peut-être la raison pour laquelle le groupe Les Républicains a choisi de respecter la liberté de vote et le pluralisme des opinions. Vous avez voulu nous enfermer dans des postures et des caricatures, mais nous vous démontrons notre esprit d'ouverture et de responsabilité. C'est chez vous que se trouve le sectarisme, quand vous excluez une députée de vos rangs parce qu'elle ose ne pas penser comme vous !