Depuis hier, j'écoute très attentivement les propos des uns et des autres. Nous discutons de ce texte depuis huit heures et je dois vous avouer mon étonnement et ma surprise. On a parlé des femmes, de l'égalité des droits, de notre société, des différentes techniques scientifiques et du progrès, mais l'on n'a pas encore parlé des enfants alors que c'est la seule question qui vaille. Pour ce qui me concerne, je me situe de leur côté même si j'entends parfaitement et comprends profondément le désir des femmes d'avoir un enfant.
Ai-je dit que deux femmes ne seraient pas capables d'élever un enfant ? Non, bien sûr. Ai-je dit que deux femmes ne seraient pas capables d'aimer de tout leur coeur un enfant ? Non, évidemment. Ai-je dit que tous les pères étaient absolument extraordinaires ? Non plus. Là n'est pas la question. Je ne me situe pas du côté des adultes mais de celui des enfants. Comme toutes les lois que nous élaborons, celle-ci doit protéger le plus faible et le plus vulnérable – en l'espèce, l'enfant.
Ma question est donc simple : avons-nous le droit de proposer à un enfant un cercle familial, celui de son quotidien, de ses premiers repères, de sa construction fondatrice, qui ne prenne pas en compte la figure paternelle ? Avons-nous le droit d'institutionnaliser un environnement qui mette délibérément de côté tout ce qui a trait au masculin ?