Après avoir entendu mes collègues, je veux compléter et renforcer les propos que j'ai tenus tout à l'heure. Sur le sujet dont nous débattons, lorsque l'on a des certitudes, c'est qu'on les a construites : on n'a pas de certitudes a priori. Pour être plus exact, si l'on a des certitudes a priori, ce sont des préjugés.
J'admets qu'il s'agit de préjugés très forts : l'évidence plaide pour affirmer qu'il y a un père et une mère. C'est un fait évident. Nous sommes les héritiers d'une longue tradition dans ce domaine. Pour autant, si nous examinons cette situation, devons-nous conclure à son caractère indépassable ? C'est tout le sujet. C'est la question même du progrès – je ne parle pas du progrès matériel ou du progrès technique, qui sont d'un autre ordre, quoiqu'ils viennent souvent bousculer notre perception du progrès humain. Ce progrès humain existe bel et bien, et son existence se mesure à l'évolution des lois – qui sont parfois régressives et parfois progressistes. Et, en la matière, que de chemin parcouru !
Notre collègue Blandine Brocard a évoqué la nécessité d'une présence masculine dans la vie et la construction de la psyché des enfants. Ce n'est pas un homme qui lui dira que cela n'a aucune espèce d'importance ! Je suis moi-même père et grand-père…