Nous devons nous montrer intraitables à ce sujet ; tel est le sens d'amendements dont Sylvia Pinel et moi-même sommes les premiers signataires.
Je regrette beaucoup, comme d'autres sur de nombreux bancs, que le texte, réduit à une loi sociétale, ne parle plus d'infertilité – ce sera l'objet d'autres de mes amendements – , de cette infertilité croissante contre laquelle la PMA est censée lutter. Des femmes attendent deux ans, trois ans ; les couples hétérosexuels ne bénéficient pas de la même prise en charge selon qu'ils se trouvent à Tours, au Mans, à Montpellier ou à Rennes. Ces questions suscitent beaucoup d'attentes de la part de ces couples, des femmes, et je ne voudrais pas que cette loi sociétale les balaye d'un revers de main.
Il y va de l'intérêt supérieur de l'enfant. Après avoir tenté de vous faire part de mes sentiments, je voudrais appeler votre attention sur un dernier point. J'entends, et je respecte mille fois, ceux qui disent qu'une femme seule ne peut pas construire une famille, donc ne devrait pas bénéficier d'une PMA même si elle peut porter l'enfant. Mais alors pourquoi une femme seule – comme un homme seul, d'ailleurs – peut-elle adopter un enfant, mes chers collègues ?