L'enfant doit croiser la différence, doit croiser l'altérité, doit croiser l'homme et la femme, et les respecter l'un et l'autre.
Blandine Brocard l'a parfaitement dit : l'enfant a besoin du père. Et le père compte même quand il n'est plus là, même quand il l'a quitté dans son adolescence ou que l'enfant ne l'a jamais connu.
Je voudrais évoquer ici le souvenir d'un homme que j'ai eu le privilège de connaître entre 1993 et 1997, alors qu'il était président de l'Assemblée : Philippe Séguin. Il n'avait pas connu son père. Il fallait l'entendre parler de lui ! Son père, jeune Français de Tunisie, était parti en 1944 – son corps repose quelque part dans les montagnes vosgiennes. Son père a hanté Philippe Séguin : il s'est construit sur son père, et a voulu progresser pour honorer sa mémoire.
Ceci, mes chers collègues, doit nous importer : Philippe Séguin était l'héritier de son père. Il se considérait à son égard comme un nain juché sur les épaules d'un géant – même si ce géant n'était qu'un simple soldat, mort pour la France.