C'est pourquoi nous proposons de supprimer cet article, relatif à la PMA sans père. Aux arguments précédemment défendus par mes collègues, on peut en effet ajouter celui de la marchandisation du corps humain via les gamètes, dont la pénurie, d'autres l'ont fort bien dit sur nos bancs comme sur les vôtres, n'en sera qu'aggravée.
En commission, Mme la ministre n'a apporté aucune réponse sur la traçabilité des gamètes, notamment pour les centres qui les importent de pays où l'on ne peut s'assurer que leur don s'est fait sans contrepartie. Des pays comme le Canada, l'Espagne, voire la Belgique, recourent, avec un peu d'hypocrisie, à de telles pratiques, quand d'autres, comme le Danemark, assument purement et simplement de rémunérer le don de gamètes.
C'est dans cet engrenage que, peu à peu, nous mettons le doigt. Certains sites vendent ainsi des gamètes en proposant de choisir une douzaine de critères, tels que la couleur des yeux – et bientôt le profil socioprofessionnel. Notre société va vers une dérive eugéniste qui conduira les gens à choisir quel type d'enfant ils veulent.
Ces évolutions, nous ne les souhaitons pas ; d'où l'objection supplémentaire que je voulais formuler à propos de cet article.