Surtout, cet article doit être examiné par rapport aux autres dispositions envisagées : la suppression de l'accord du conjoint pour le don est de nature, vingt ans plus tard, à fragiliser un foyer. Surtout, la levée programmée de l'anonymat, quant à elle, fera baisser, tout au moins à court terme, le don de gamètes tandis que leur demande va augmenter – elle va même doubler, selon certains. Cela risque de créer des tensions remettant en cause la réalité de la gratuité de ce don et donc d'accroître des dérives marchandes. Ce n'est pas une illusion, mais une réalité que nous anticipons, la pénurie étant alors palliée par des centres privés à but lucratif. La ministre avait prévu un pare-feu en la matière, que la majorité a fait sauter en commission. Le risque est grand.
L'article 1er ne risque-t-il pas de fracturer davantage la société ? La pénurie prévisible de gamètes ne risque-t-elle pas de provoquer davantage de frustration ? Dans l'attente d'études fiables, je vous invite, chers collègues, à faire preuve de prudence et à appliquer le principe de précaution – d'autant qu'il est ici question d'enfants – en votant la suppression de l'article 1er.