Selon la directrice de l'agence régionale de santé des Hauts-de-France, que j'ai interrogée, globalement, tous les établissements psychiatriques sont à la baisse côté budgétaire – ce n'est pas moi qui l'invente : c'est une citation de l'une de vos fonctionnaires.
Avant que nous n'examinions les recettes et dépenses, je tiens à vous signaler, chers collègues, un article paru dans la célèbre revue médicale The Lancet le 26 février 2014 et qui, sur la base d'une étude menée sur 422 730 dossiers par des chercheurs notamment américains et belges, démontre que moins il y a d'infirmiers dans un service, plus le taux de mortalité est élevé. En gros : avec un infirmier pour sept patients, la situation était normale, mais on observait une hausse de la mortalité de 7 % pour un ratio d'un infirmier pour huit patients, de 14 % avec un infirmier pour neuf patients, et ainsi de suite. L'étude concluait que « l'hypothèse selon laquelle la dotation en personnel infirmier peut être réduite sans nuire au patient est, au mieux, stupide et, au pire, fatale ».
Il faut garder à l'esprit la conclusion de cette étude scientifique médicale au moment où nous allons voter les recettes et les dépenses du budget de la Sécurité sociale. Oui, moins d'infirmiers, ce sont plus de décès. Nous ne résoudrons pas la quadrature du cercle qui ferait aller de pair moins de soignants et de meilleurs soins.