Je parle simplement du quotidien, des familles monoparentales que je rencontre, des soixante-dix études scientifiques qui attestent que le seul écueil que peuvent rencontrer ces enfants est celui du regard que la société porte sur eux. Gardons raison et faisons confiance aux femmes.
Surtout, ne confondons pas une femme seule qui pourrait recourir demain à l'aide médicale à la procréation avec une famille monoparentale. La monoparentalité est souvent subie : deux personnes portaient un projet parental, celui d'éduquer un enfant et de lui transmettre de l'amour, mais un drame survient, ou le parcours de chacun change, et l'on plonge dans l'inattendu et dans le désarroi.
Par ailleurs, une femme seule qui recourt à la PMA n'est pas forcément isolée. Elle peut vivre dans un environnement favorable, voire être déjà mère. Ne caricaturons pas la situation de cette femme.
Enfin, je voudrais répondre à M. Le Fur, qui s'inquiète d'un glissement, d'un effet domino vers la GPA. À titre exceptionnel je me permets de m'exprimer ici de façon partisane, car une prétendue hypocrisie de La République en marche et du Gouvernement est dénoncée, au sujet de la GPA. Il n'y a aucun objectif masqué. Nous avons toujours été très clairs, avant même d'accéder aux responsabilités : la GPA représente une ligne rouge à ne pas franchir. Nous n'autoriserons pas cette pratique. Cela n'a rien de discriminant, puisque la GPA est interdite, et le demeurera, pour l'ensemble des hommes et des femmes, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur statut matrimonial. L'interdiction est stricte.
En revanche, je me demande d'où vient cette obsession sur le fait que la GPA serait un « projet caché » pour la majorité. J'ai lu il y a quelques jours dans Aujourd'hui en France qu'un éminent sénateur, qui préside la commission des affaires sociales et appartient à votre famille politique, avait déposé, avec une vingtaine de ses collègues, une proposition de loi pour légaliser la gestation pour autrui.