À l'époque, en effet, nombre de femmes accouchaient d'enfants prématurés, parce qu'il fallait être marié, et que la grossesse commençait officiellement au moment du mariage.
Cette dame m'a raconté sa vie, et m'a également expliqué que son mari était loin d'être parfait, qu'elle avait été un peu battue – mais qu'elle l'avait peut-être cherché – et que, de nombreuses années plus tard, elle s'était demandé s'il n'aurait pas été préférable pour son enfant qu'elle l'élevât seule. À cette époque d'avant-guerre, cependant, son enfant aurait été marqué d'un mot horrible : il aurait été un bâtard. Or aucune mère ne veut que son enfant grandisse avec ce stigmate ignoble.
En entendant nos débats ce soir, je me demande si, en 2019, nous avons vraiment évolué. La société a certes changé, mais elle ne l'a pas fait depuis l'année dernière. Elle est la même pour tous, depuis bien longtemps, à ceci près qu'il a souvent fallu, par le passé, se cacher et faire en sorte que sa famille corresponde aux stéréotypes dictés par la société. Aujourd'hui, en 2019, j'ai envie de croire que les stéréotypes peuvent changer et qu'un enfant peut naître d'une maman seule si cette dernière décide de lui donner la vie et tout son amour.
C'est vraiment un sujet particulier, et c'est la grande différence qui existe dans notre société entre les hommes et les femmes : un homme peut être papa jusqu'à 95, 100, 105, 110, 115 ans ; la femme, elle, sait qu'à un moment donné, la fameuse horloge biologique tourne.