Cela peut vous faire sourire, mais c'est tout de même une donnée fondamentale de la vie. Une femme se dit, à un moment donné : je peux donner de l'amour, mais mon horloge biologique m'en empêchera peut-être. On se demande ce que diront et feront ces enfants, on dit que nous n'avons pas vingt ans de recul. Mais il suffit de se promener, de discuter avec les gens : nous connaissons des exemples. Les parents n'ont pas attendu ce projet de loi pour avoir des enfants.
Je cite le cas d'une femme qui s'est dit, voyant le temps passer – elle avait suivi de longues études, décroché un travail – , qu'elle n'avait pas envie de se mettre en couple avec le premier homme venu pour avoir une vie rangée selon les normes de la société : se marier, faire construire une maison, avoir des enfants. Mais elle avait de l'amour à donner et l'envie d'avoir un enfant à qui elle apporterait le maximum pour lui préparer un bel avenir. Comme le prouvent plusieurs témoignages, des femmes ont ainsi fait des choses qu'elles n'avaient pas décidées, se retrouvant dans une situation dramatique, vécue presque comme un viol.