Je voudrais rappeler qu'il est parfois plus difficile de dire non que oui. Nous essayons de partager avec vous nos réserves concernant l'extension de l'accès à la PMA aux femmes seules. Je trouverais dommage que cette position soit perçue comme étant d'arrière-garde, car l'enjeu n'est pas là. Ce n'est pas que nous ne souhaitions pas aller de l'avant, mais nous sommes préoccupés par la volonté de donner à un enfant les meilleures chances pour son avenir.
Je redis à Mme la ministre le respect et l'admiration que j'ai pour elle, mais nous appréhendons cette question de manière très différente. D'un côté, on dit que des femmes vont prendre des risques, se mettre en situation de danger à cause d'un désir d'enfant – à ce moment-là, donc, la raison ne fait pas loi – et en même temps on affirme que ces femmes conçoivent la perspective d'avoir un enfant de façon raisonnée, pensée, pour s'assurer des bonnes conditions de l'accueil de cet enfant. Certains paradoxes sont un peu difficiles à comprendre !
De même, je m'inscris en faux contre l'idée selon laquelle cette mesure viserait à protéger les hommes, parce que je pense qu'un homme, autant qu'une femme, doit être responsable des risques liés à sa fécondité. Lorsqu'un homme a une relation avec une femme, il doit être, tout comme elle, responsable des conséquences qui peuvent en découler.