Après avoir remis en question cette modalité d'accompagnement des enfants, il s'est interrogé sur l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe. Comment, dès lors, imaginer que M. Lévy-Soussan, parmi d'autres psychanalystes notoires, puisse approuver la mesure dont nous discutons depuis ce matin – avec une grande sensibilité et une sérénité que je salue ?
J'aimerais que nous évoquions ensemble l'intérêt supérieur de l'enfant à naître, qui est fondamental. D'autres psychanalystes – en particulier Mme Françoise Dolto qui a beaucoup écrit sur toutes les formes de familles, qu'elles soient classiques, recomposées, monoparentales, et j'en passe – , nous disent que ce qui importe pour l'équilibre de l'enfant, ce n'est pas tant la réalité de la présence du père que sa présence dans la parole de la mère. On sait bien que, même dans une configuration familiale classique, les pères peuvent être absents – le soir, lorsque l'enfant se couche, ou le matin, lorsqu'il se lève. Ils sont absents pour des raisons professionnelles ou en raison de choix de vie. Dans ce cas, je le répète, c'est la présence du père dans la parole de la mère qui est essentielle.
Nous pouvons donc faire confiance aux femmes concernées, d'autant que nous avons, en commission, sécurisé la composition de l'équipe clinicobiologique qui les accompagnera lors de différents entretiens. Nous avons, souvenez-vous, supprimé l'évaluation psychologique au bénéfice d'entretiens avec une équipe pluridisciplinaire – comprenant des sachants, infirmiers, psychologues ou psychiatres – , qui permettront de décider, en pleine conscience, s'il faut accompagner le projet jusqu'au bout – je n'évoque pas la question du délai.
Je vous remercie de m'avoir écoutée. Soyez sûr que c'est en pleine conscience que, pour ma part, je voterai en faveur de la PMA porteuse de vie.