Nous sommes très réservés à l'égard de ces amendements. Notre volonté est de promouvoir et de faire respecter la philosophie du don, telle qu'elle a été instituée dans notre pays depuis des années. Or cette proposition pourrait la remettre en cause.
Je suis également sensible, bien sûr, à l'idée de limiter les actes médicaux qui pourraient présenter un risque non nécessaire pour la santé.
Cette position me semble cohérente avec la conception de la personne humaine que j'ai essayé de développer à l'occasion de ces débats : la construction de la personne résulte d'un processus civilisant qui est à la fois historique, social et culturel. Dans le champ que nous ouvrons, il y a la reconnaissance de cette réalité-là. En ouvrant l'accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, nous marquons une avancée.
Mais restons cohérents, sans accorder à nouveau une place trop importante à la biologie, à la génétique dans la construction de la personne elle-même. Je crois profondément que la personne est un individu, une singularité, qui est le résultat d'une appropriation biographique de sa place de sociétaire du genre humain. C'est à favoriser cela que nous devons travailler, afin de permettre à chacun d'être bien dans sa vie et bien dans le monde.