Passer d'un système par cotisations sociales à un système d'imposition qui porte atteinte aux moins aisés : Ambroise Croizat, l'un des fondateurs de la Sécurité sociale, doit se retourner une fois de plus dans sa tombe.
Permettez-moi de vous citer Michel Etiévent, historien et biographe d'Ambroise Croizat : « Imagine-t-on ce que pourrait devenir une Sécurité sociale abandonnée aux mains de l'État ? Une seule ordonnance, à l'image de ce qu'a vécu l'Espagne, pourrait engendrer coupes drastiques ou, pire, privatisation immédiate. La quatrième peine est encore plus lourde. Par la fin du principe de solidarité, la mort de la cotisation sociale n'est rien d'autre que celle de la Sécu. Une coquille vide livrée au privé, aux assurances santé inégalitaires et coûteuses. La fin du droit de vivre dignement ».
Peut-être pensez-vous que les termes d'égalité et de fraternité sont de trop dans notre devise. Devrions-nous leur préférer la seule liberté, liberté d'oublier l'élan de solidarité qu'a permis la prise de conscience de l'après-guerre, liberté pour les plus aisés de fouler aux pieds ceux qui ne trouvent pas d'emploi, liberté pour les plus modestes de demander l'aumône ? Nous nous opposerons fermement à votre conception de la liberté.
Max Weber l'affirmait à juste titre : « Ce sont les actions que nous avons conscience d'avoir exécutées rationnellement que nous accompagnons au contraire du plus haut degré du sentiment empirique de la liberté ».
Notre liberté à nous, la voici : liberté d'être solidaires les uns des autres, liberté d'être soignés dignement, liberté pour les soignants de respecter leurs patients. Nous sommes bien évidemment favorables à la suppression de cet article.