Certaines recherches sont également effectuées sur des foetus non viables, dans des conditions très encadrées. Tout cela se fait avec un contrôle très strict que beaucoup de pays nous envient. Je crois qu'il est normal d'appliquer à l'embryon les mêmes règles qu'au foetus humain. Si l'on veut sortir des difficultés évoquées – trop grand nombre d'embryons surnuméraires dans les congélateurs, succès trop réduit de la fécondation in vitro – , il importe de connaître les phases initiales du développement. Et pour les connaître, il n'y a pas d'autre moyen que des recherches observationnelles ou des recherches sur les premiers jours de développement embryonnaire.
Il ne faut pas avoir une crainte excessive de la recherche scientifique. Il y a des siècles, nos ancêtres ont été très choqués la première fois que des médecins ont pratiqué des autopsies, la première fois qu'on a étudié la circulation sanguine. Cela représentait alors des transgressions ; mais nous n'aurions pas le niveau actuel de médecine si ne s'était pas développée la méthode anatomo-clinique qui consiste à comprendre les dégâts qu'une maladie produit sur un organe. De la même façon, on ne progressera pas dans la procréation si on s'interdit toute recherche sur l'embryon.