Comme vous l'avez rappelé, le traité de l'Antarctique de 1959 est parvenu à mettre en place une gouvernance institutionnelle solide pour ce continent à même d'assurer la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles qui est la priorité dans cette zone. Il a ainsi permis pour le moment de protéger l'Antarctique des effets parfois désastreux de la présence et de l'activité humaine. Cette architecture institutionnelle n'est toutefois pas parfaite, puisque seulement cinquante États sont signataires du traité de l'Antarctique, alors que les perspectives qui apparaissent progressivement dans cette zone attisent de plus en plus les convoitises. De telles ambitions seraient alors à même de porter atteinte à ce sanctuaire qu'est l'Antarctique et d'accélérer sa dégradation déjà entamée par le réchauffement climatique. Je voudrais connaître votre point de vue sur les dynamiques géopolitiques actuellement à l'oeuvre en Antarctique. Est-il envisageable que de nouveaux États signent le traité sur l'Antarctique ? Certains États envisagent-ils au contraire de s'en retirer afin de mieux s'approprier les ressources de ce continent ? En résumé, comment garantir une protection efficace et durable de l'Antarctique compte tenu des nouveaux défis qui se posent ?