Je reviens sur les fluctuations de l'extension de la banquise, qui a fait l'objet d'une question. Il faut se rendre compte que l'océan Arctique est relié à l'océan Atlantique nord. En particulier, il y a ces grands courants. Pour faire simple, le Gulf Stream, la dérive nord-atlantique impacte directement la température, par exemple, de l'océan Arctique. Vous avez des fluctuations. Pour être sûr d'établir une tendance, quand on dit par exemple que, selon certaines projections, la banquise arctique disparaîtrait dans quelques décennies, il faut pour cela disposer d'une longue durée d'observation. Soutenir la mise en place des observatoires est absolument essentiel sur les moyens de la recherche. Ceci est vrai non seulement pour l'océan Arctique, mais pour l'océan Antarctique.
Arrêtons de voir de façon négative la manière dont la Chine s'investit en Arctique ou en Antarctique. Je fais partie de ceux en France qui, depuis l'an 2000, développent des relations suivies avec des scientifiques chinois. Nous voyons leur montée en puissance, en termes de publications en particulier. Nous avons plutôt tout intérêt à dégager des visions géostratégiques sur les relations avec la Chine. C'est ce que je fais à titre personnel en tant que membre de l'Académie européenne des sciences. En juin prochain, à Shanghai, avec nos partenaires de l'Académie chinoise des sciences, nous avons un atelier stratégique sur les sciences marines au sens large, y compris sur le polaire. Ce genre d'information pourrait intéresser aussi certains membres de votre commission.