Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, il s'était rêvé capitaine au long cours, pour sillonner le monde, s'improvisant pilotin à l'âge de 18 ans sur un cargo charbonnier. Capitaine au long cours, il le fut finalement au sein de notre République. Pendant quarante ans, il arpenta notre vie politique avec autant de fougue qu'il explora les routes de la soie ou celles des arts premiers. Ce capitaine au long cours sut relier des continents politiques qui auraient pu s'entrechoquer ou dériver. Il sut percevoir avant les autres le déplacement des pôles et la fonte des glaces. Il sut rassembler et faire barrage.
Aujourd'hui, c'est avec une très grande émotion que la France rend hommage à Jacques Chirac. Toutes nos pensées s'adressent à ses proches, à son épouse, à sa fille, à son petit-fils, qui l'ont accompagné dans sa vie privée et publique, notamment dans ses derniers instants.
Aujourd'hui, au sein de cet hémicycle, on mesure combien ce député, ce maire, ce ministre, ce chef de la majorité ou de l'opposition, ce président de la République a marqué son siècle et ses concitoyens. Parmi tous les Français qui expriment leur tristesse, depuis qu'il nous a quittés, ce 26 septembre 2019, certains s'étonnent de trouver autant de jeunes gens. Mais beaucoup des combats et des valeurs de Jacques Chirac ont conservé leur actualité, car ces combats étaient justes et ces valeurs sont belles comme tout ce qui cherche à déchiffrer l'universel. Il avait cultivé la mémoire des heures sombres ou glorieuses de notre histoire de France pour bâtir un avenir pacifié. Son discours du Vel' d'Hiv' regardait fermement une histoire passée dont il savait qu'elle pouvait se répéter. Il voulait une France forte et apaisée, qui refusât toute forme d'extrémisme.
Nous ne partagions pas tous, mesdames et messieurs les députés, l'ensemble de ses idées politiques. Certains sur ces bancs, ce que vous avez dit, monsieur le président, est valable pour moi, l'ont beaucoup mieux connu que moi. Je pense au président Jacob, dont je sais l'attachement profond au président Chirac et dont je mesure aujourd'hui la peine. Je pense à Hugues Renson et, sur le banc des ministres, à Jean-Paul Delevoye. Monsieur le président, je sais qu'il n'est pas coutume, dans cet hémicycle, de mentionner les personnalités qui se trouvent au sein du public : vous comprendrez toutefois que j'associe, à ceux qui vivent cette peine, particulièrement le président Debré, le président Ollier et Alain Juppé.
Le 03/10/2019 à 13:08, Laïc1 a dit :
"Il voulait une France forte et apaisée, qui refusât toute forme d'extrémisme."
c'est loupé alors, puisqu'il était lui-même enclin à l'extrémisme qui consistait à imposer sa vision de la France et de l'histoire à tout citoyen.
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