Monsieur Lachaud, le décès tragique de Mme Renon, qui a mis fin à ses jours la semaine dernière à Pantin, où elle dirigeait une école, est bouleversant. Il est bouleversant pour ses proches, pour ses collègues, pour la communauté éducative de Pantin – à qui je veux évidemment adresser nos plus sincères condoléances, notre soutien et notre solidarité – , bouleversant pour toute la maison de l'éducation nationale et tous ses agents, bouleversant pour tous ceux qui sont viscéralement attachés à ce que la République tienne toutes les promesses qu'elle fait à ses serviteurs.
Jean-Michel Blanquer s'est rendu la semaine dernière à Pantin. Il a échangé très longuement avec les collègues de Mme Renon et avec la communauté éducative. Tous font l'objet d'un accompagnement psychologique, accompagnement également proposé aux familles. Il a par ailleurs missionné l'inspection générale de l'éducation nationale et de la recherche pour faire toute la lumière sur les circonstances qui ont mené à ce drame – mais, vous l'avez indiqué, Mme Renon avait écrit une lettre, qui a été publiée.
Dans cette lettre, elle fait état de son épuisement absolu face à « tous ces petits riens qui nous prennent 200 % de notre temps ». Elle fait état de sa solitude, du sentiment qu'elle n'a pas d'interlocuteur à qui parler de ses conditions de travail. Il est bien évident que cela doit nous interpeller. Depuis plusieurs années, les missions des directeurs d'école ont été renforcées. Dans le même temps, nous savons que, contrairement aux collèges et aux lycées, les écoles ne sont pas des établissements publics et que leurs directeurs n'ont pas les mêmes prérogatives, pas de statut particulier, pas les mêmes possibilités que les personnels de direction des collèges et des lycées.