Intervention de Claude Goasguen

Réunion du mardi 17 septembre 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Goasguen :

Nous ne considérons pas suffisamment le passé. Le passé des flux migratoires ne doit pas être occulté. Bien avant les autres, la France a été une terre d'immigration et vous venez de le reconnaître. Il est évident que cela nous pose un problème identitaire qui n'est pas de mon fait, mais du fait des excités qui voient des problèmes surdimensionnés.

Avez-vous lu les textes d'application du regroupement familial en ce moment ? Vous savez peut-être que le regroupement familial est applicable même si un individu vit sur le dos de la communauté nationale et qu'il n'a pas d'emploi. Savez-vous que le regroupement familial est applicable si le demandeur n'a pas de logement pour loger sa famille ? Les derniers décrets sont ainsi. Je les connais par coeur, vérifiez. C'est la « jurisprudence Hollande » sur le regroupement familial. C'est une vision extrêmement extensive. La « loi Pasqua » présentait le bénéfice d'avoir cadré les choses. Ensuite, il y a eu M. Chevènement, puis le dérapage du regroupement familial, qui continue aujourd'hui.

Normalement, le regroupement familial est fait pour les gens qui travaillent. La première des dérives remonte à M. Chevènement. Il a autorisé ceux qui étaient au chômage à en bénéficier. Dès cette époque, lorsque les personnes étaient susceptibles d'être renvoyées, la France n'en renvoyait aucune. Vous l'avez dit tout à l'heure, nous avons une accumulation. Quand on est en France, il faut attendre, parce que tôt ou tard, cela arrive. On est en situation intermédiaire cinq, dix, quinze ans, mais avec un peu de patience, cela arrive. C'est tout le problème de l'immigration française, vous l'avez dit tout à l'heure.

Par conséquent, n'ayez pas non plus une vision minimaliste de l'immigration. La France a un héritage migratoire du passé, avec les conséquences dramatiques que nous connaissons sur le plan politique, qu'il ne faut pas minimiser. Je crois d'ailleurs que c'est un peu la signification du discours du Président de la République actuel.

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