Tout comme les orateurs précédents, nous vous proposons de supprimer l'alinéa 8 qui augmente notamment la CSG pour les pensionnés d'invalidité. Monsieur le ministre, je vous avais interrogé en commission sur les aidants et la PCH, sans obtenir de réponse. Mais je vois que vous avez réfléchi au sujet, et j'en suis ravie. J'espère qu'il en sera de même pour les pensionnés d'invalidité.
Cette augmentation est contradictoire avec les engagements du candidat Emmanuel Macron, qui promettait de mettre le handicap au centre de son action et de mieux évaluer, en aval, l'impact des politiques publiques sur les personnes handicapées. Elle est moralement difficilement justifiable. L'argument du soutien intergénérationnel des plus anciens vers les plus jeunes ne tient pas pour les invalides. Ils sont encore en activité et n'ont pu anticiper leur handicap en se constituant un patrimoine pour compenser leur exclusion progressive. Elle est d'autant plus injuste que le handicap entraîne des dépenses additionnelles non prises en charge à 100 % par la protection publique ou privée, notamment les dépenses liées à l'adaptation du lieu de vie, ou les soins et traitements dits « de confort ».
Par ailleurs, elle est socialement indigne. Les invalides doivent payer pour compenser la protection contre le chômage et la maladie des valides. Ce n'est pas la conception que nous nous faisons de la solidarité républicaine et de l'attention particulière que nous devons porter aux plus fragiles. L'impact psychologique de la mesure est, de surcroît, très violent pour les personnes en situation de handicap, qui doivent lutter durement sur le plan physique et moral pour vivre avec leur handicap.
Monsieur le ministre, on juge de la qualité d'une société aux soins qu'elle accorde aux plus démunis d'entre les siens. Nous vous demandons donc de supprimer cette mesure d'augmentation de la CSG pour les pensions d'invalidité.