Quand on est Alsacien, on sait ce qu'impliquent des divergences persistantes entre la France et l'Allemagne. Sylvain Waserman l'a indiqué, les habitants des espaces transfrontaliers savent combien il est essentiel que nos deux États travaillent ensemble pour fluidifier les échanges, sans pour autant consentir à un moins-disant, en particulier social.
Cette situation n'a pas changé, comme l'atteste une déclaration d'il y a quelques mois de Mme Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente de la CDU. Mon parti est certes ami avec la CDU, mais les déclarations qui ont été faites ne nous conviennent pas. Mme Kramp-Karrenbauer, qui est entre-temps devenue ministre de la défense, veut déplacer le siège du Parlement européen de Strasbourg à Bruxelles, faisant fi de la dimension symbolique que possède Strasbourg, du point de vue tant de la réconciliation franco-allemande que de la construction européenne.
Il sera de notre devoir, à l'Assemblée nationale et à l'Assemblée parlementaire franco-allemande nouvellement créée, d'oeuvrer par ce que l'on peut appeler la « diplomatie parlementaire » pour que Strasbourg reste le siège du Parlement européen ; l'enjeu va bien au-delà de préoccupations logistiques et comptables.