Je sens souffler un petit vent d'inquiétude, mais peut-être n'est-ce pas votre cas, monsieur le président, monsieur le rapporteur, monsieur le secrétaire d'État, ni celui des éminents collègues qui connaissent particulièrement bien la question. Quant aux internautes qui suivent nos débats de cet après-midi, qui doivent être une dizaine tout au plus, ils les trouvent sans doute complètement surréalistes. Moi-même je n'y comprends ! Ou plutôt, le peu que je comprends suffit à m'inquiéter.
Il se trouve que l'on célèbre cette année le soixante-dixième anniversaire de la publication de 1984, le roman d'Orwell… L'expression « traitement algorithmique de données massives » est extrêmement inquiétante, d'autant que Mme Hennion, qui semble s'y connaître, vient d'indiquer que le terme « algorithmique » était déjà dépassé. C'est un peu comme si le patron, les internes et les externes parlaient latin devant le lit du patient !
Le but de notre amendement est d'imposer quelques limites à ce surréalisme, en encadrant l'avancée prévue. Nous tenons beaucoup à ce que les données personnelles des patients gardent leur caractère privé. L'article 11 prévoit un certain nombre de garanties, dont la traçabilité des actions du traitement algorithmique, mais il ne précise en rien comment celle-ci sera assurée. C'est pourquoi le groupe Socialistes et apparentés propose qu'elle le soit grâce à des référentiels de bonnes pratiques médicales. Les associations de patients seraient associées à leur élaboration et pourraient les valider.