Madame la ministre, vous percevez bien la dimension sophistique que recouvre cette question. Comparons la situation française à la situation allemande : les embryons congelés sont en France au nombre de 200 000, un chiffre faramineux. Lorsque des familles ont des embryons surnuméraires, elles n'ont d'autre choix qu'entre leur destruction, leur don à d'autres couples ou la recherche.
Au nom du respect de la dimension humaine, tout simplement de la dignité humaine, nous devons nous interroger de nouveau sur l'ensemble de cette pratique. Nous avons en effet l'impression que toutes les digues sautent : c'est ainsi que nous passons du régime de l'autorisation à celui de la déclaration. Certes, le régime de la déclaration ne concernera pas l'embryon, toutefois, s'il n'y a pas de création d'embryons pour la recherche, le fait même qu'on ait eu tendance à développer un grand nombre d'embryons n'est pas sans susciter notre interrogation. Nous souhaitons que soit menée une véritable action visant à réduire le nombre des embryons. Cette question ne peut pas être négligée : il y va du respect de la dignité humaine.
Du fait de l'évolution prévue dans le texte, on risque de relâcher l'attention qu'il convient de porter à la dimension humaine de la question, autant dire à la dignité humaine.