Je reste très inquiet au sujet des chimères animal-homme. On veut permettre l'insertion de cellules humaines dans un embryon animal. Le Conseil d'État lui-même évoque des risques éthiques. On voit bien que les frontières entre l'espèce humaine et l'espèce animale peuvent peut-être être effacées. Il y a une pente glissante.
C'est vrai, madame la ministre, on peut sans doute atteindre les objectifs dont vous parlez, mais la finalité ne justifie pas toujours l'emploi de tous les moyens utilisables. En l'espèce, s'agissant du moyen dont nous parlons, j'estime que nous commençons à jouer avec le feu. Nous parlons d'insertion de cellules souches dans un embryon animal ; ce n'est pas rien. Il y a possibilité de migration de cellules, et la cause animale est de plus en plus prise en considération.
Si l'on met dans la balance, d'un côté, les avantages attendus – la possibilité de faire de grandes découvertes – , et, de l'autre, les risques, je pense qu'elle penche franchement du côté des risques. Ils sont pour moi supérieurs aux avantages que l'on pourrait espérer dans cette affaire de chimères. Il s'agit de l'un de nos points de désaccord.