Intervention de Barbara Pompili

Réunion du mercredi 2 octobre 2019 à 18h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili, présidente :

Mes chers collègues, j'ai souhaité organiser rapidement l'audition de Mme Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, pour faire le point sur l'incendie qui s'est produit à l'usine Lubrizol de Rouen et sur la situation actuelle. Madame la ministre, je vous remercie d'avoir répondu favorablement et dans des délais très brefs à cette demande ; votre venue était souhaitée par l'ensemble des groupes de notre assemblée. Un consensus s'est d'ailleurs dégagé ce matin lors de la Conférence des présidents pour qu'une mission d'information soit rapidement créée : dans une telle situation, il est légitime et nécessaire que le contrôle parlementaire s'exerce. L'audition d'aujourd'hui constitue la première étape de ce processus.

La situation actuelle suscite une réelle inquiétude quant à l'impact sanitaire et environnemental du sinistre. Les riverains sont alarmés des conséquences que celui-ci pourrait avoir sur la qualité de l'air, des eaux et des sols et s'inquiètent de la présence de suies et de pluies noires. L'impact sur les activités agricoles est d'ores et déjà important, puisqu'il n'est plus possible de récolter ni de laisser paître des élevages sur les terres qui ont été souillées. L'éventualité de conséquences sanitaires suscite des interrogations auxquelles les pouvoirs publics doivent répondre.

Si nous souhaitons être éclairés sur tous ces aspects, il nous importe également d'être informés sur les mesures immédiates qui ont été prises pour gérer cet accident industriel, tant par l'industriel lui-même que par les pouvoirs publics, que ce soit en termes d'alerte ou de gestion du sinistre. Se pose incidemment la question de la culture du risque en France. Il semble en effet, et nous l'avions déjà observé l'année dernière lors de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, que les populations soient insuffisamment informées et que les exercices en « grandeur nature » soient trop peu fréquents. Comment avancer sur cette thématique pour tous les types de sites dangereux ? Par ailleurs, qu'en est-il des pollutions diffuses générées par cet événement sur un temps plus long et des outils dont nous disposons pour les évaluer ? L'association des populations au travail d'évaluation peut encore être améliorée.

Enfin, cet accident met en lumière les problèmes que soulève l'implantation des usines Seveso sur le territoire, certaines d'entre elles étant quasiment « imbriquées » dans une ville. Le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du site Lubrizol avait été approuvé en 2014 ; au vu des conséquences immédiates subies par les riverains, on peut s'interroger sur sa pertinence. Une réflexion sur ce type de dispositifs mériterait sans doute d'être menée.

Madame la ministre, je vous cède la parole pour nous éclairer sur tous ces points.

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