Madame la ministre, au nom de mes collègues du groupe La République en marche, je souhaite vous remercier d'être venue et d'accepter de répondre aux inquiétudes légitimes des habitants de Seine-Maritime.
L'accident suscite un certain nombre d'interrogations. Tout d'abord, les autorités publiques ont-elles accès à la liste des produits entreposés dans tous les sites Seveso implantés en France ? Dans l'affirmative, les demandes d'analyses auprès de l'INERIS ont-elles dès le début de l'incendie été basées sur la composition de ces produits ?
Ensuite, concernant le cycle de l'eau, des mesures de surveillance ont été prises par l'agence régionale de santé (ARS) de Normandie, notamment le renforcement de l'analyse de la qualité de l'eau sur le long terme. Je salue à cette occasion l'action de l'ARS, qui a renforcé ses contrôles. Est-il prévu d'établir une cartographie des nappes phréatiques afin de rassurer les habitants sur la qualité de l'eau ? Vous avez par avance répondu à cette question, mais que pensez-vous de la mise en place d'un registre visant à recueillir sur une période étendue un maximum d'informations pour cerner les effets sanitaires à court et à long termes sur la santé ? J'associe à cette question mon collègue M. Jean-Luc Fugit, qui n'a pu être présent aujourd'hui.
La zone industrielle où est implantée l'usine de Lubrizol est soumise à la réglementation en vigueur. Les plans de prévention des risques technologiques, notamment, mis en place à partir de 2003 à la suite de l'accident industriel de l'usine AZF à Toulouse, permettent aux riverains d'être accompagnés dans la sécurisation de leur habitation, et plus généralement de réduire les sources de risque. En tant qu'établissement classé Seveso seuil haut, le site de Lubrizol a fait l'objet d'un PPRT approuvé par arrêté préfectoral le 31 mars 2014. Y a-t-il un protocole de gestion du risque en cas de survenue d'un accident ? Le cas échéant, que prévoit-il sur la conduite à tenir des populations et sur leur information ?
J'aimerais également savoir si des véhicules spécialisés contre les risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ont été utilisés par les pompiers lors de l'incendie. Si c'est bien le cas, quelles sont les premières conclusions ? Seront-elles transmises au public ?
Enfin, un comité local d'information et de concertation (CLIC) a été institué pour cette zone industrielle par un arrêté préfectoral du 4 août 2005. Il s'agit d'une instance de dialogue entre les autorités, les industriels, les élus et les associations de riverains sur la prévention des risques. Ne pensez-vous pas que, en cas d'accident ou de crise, ce comité pourrait voir ses attributions étendues et se muer en un organe de communication entre les différentes parties prenantes, de façon à rendre les échanges plus fluides avec la préfecture, notamment, dans le but de mieux informer les populations ? Après la forte émotion de ces derniers jours, il est temps aujourd'hui d'examiner la situation avec un peu plus de recul pour trouver les leviers d'action idoines. Je salue à ce titre la constitution d'une mission d'information à l'Assemblée nationale qui permettra de tirer les enseignements de cet incident industriel.