Nous avons pris l'engagement, conformément aux voeux du Président de la République, de refaire ce débat tous les ans. Nous voulons que cette méthode permette d'éclairer et de documenter précisément et avec sérieux, un sujet qui se prête parfois aux approximations.
Nous vous proposons un dialogue : il s'agit de partager le constat et de construire ensemble les réponses. Le Gouvernement a évidemment travaillé ; des idées ont été étudiées, certaines ont été écartées et d'autres approfondies, afin qu'à la lumière de ce débat – j'y insiste – et dans le fil des orientations qui s'en dégageront, des mesures puissent être rapidement mises en oeuvre.
Commençons, mesdames et messieurs les députés, par poser le diagnostic.
Nous ne vivons plus une crise des réfugiés comme celle que l'Europe a connue en 2015 et 2016. Les flux irréguliers entrant dans l'Union européenne sont en baisse constante depuis deux ans. Malgré cela, le système français d'asile est actuellement saturé, comme si nous subissions avec retard les effets de la crise de 2015-2016. Les données sont claires, incontestables : en 2018, la France a enregistré le record de 123 000 demandes d'asile, soit une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente, alors que, dans le même temps, le nombre de demandes baissait de 10 % dans le reste de l'Europe.