Ce paradoxe, qu'il nous faut comprendre pour avancer, s'explique par deux phénomènes.
Premier phénomène : la France fait face à d'importants mouvements migratoires secondaires, c'est-à-dire que de nombreux demandeurs d'asile arrivent en France après être passés dans un autre pays européen. En moyenne, 30 % de nos demandeurs d'asile ont déjà déposé un dossier dans un autre État membre, c'est-à-dire qu'ils ne relèvent pas, en principe, de la responsabilité de la France.
Le second phénomène, c'est la part importante, au sein de la demande d'asile, des nationalités correspondant à des pays que l'OFPRA – Office français de protection des réfugiés et apatrides – considère comme sûrs, c'est-à-dire dans lesquels les droits et libertés sont respectés. Parmi les trois premières nationalités de demandes d'asile en France, on trouve la Géorgie et l'Albanie, c'est-à-dire des pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne.
Nous avons le devoir de nous interroger sur les causes de cette situation car l'OFPRA et la Cour nationale du droit d'asile – CNDA – sont débordés par le nombre des demandes. Cette situation nous empêche de réduire les délais d'examen aussi vite que nous le souhaiterions et elle se traduit par le maintien sur notre sol de personnes qu'il est difficile de reconduire. En définitive, ce sont les personnes qui ont vraiment droit à la protection en France et qu'il faudrait pouvoir accueillir vite et bien, qui en pâtissent.
Les outre-mer connaissent également des difficultés liées à l'afflux des demandes d'asile. Nous devons apporter des réponses adaptées à chacune de ces situations, comme nous l'avons fait pour la Guyane et Mayotte.
Le Gouvernement, avec le soutien de la majorité, s'efforce de mener en la matière une action résolue et cohérente.