Disons les choses clairement : il est également logique que nous attendions des États que nous soutenons grâce à l'aide publique au développement un degré élevé de coopération dans la maîtrise de l'immigration clandestine. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, s'exprimera à ce sujet.
Réviser nos logiciels, c'est aussi reconnaître que la réponse aux défis actuels est en grande partie européenne. Nous avons construit l'Europe de la libre circulation ; c'est bien. Nous devons mieux construire l'Europe de la protection des frontières ; c'est urgent.
Nous voulons proposer à nos partenaires européens de refonder l'espace Schengen, d'abord pour mieux protéger les frontières extérieures, avec la montée en puissance de l'agence Frontex. Refonder Schengen, c'est aussi une solidarité renforcée et des capacités de contrôle adaptées à l'intérieur de l'Europe, et c'est rapprocher vraiment nos systèmes d'asile nationaux. Il est à cet égard frappant de constater qu'entre deux États européens, le taux d'octroi de l'asile à des personnes d'une même nationalité peut varier du simple au triple.
Je crois profondément au rôle de l'Agence de l'Union européenne pour l'asile pour garantir une plus grande cohérence. Ce sera l'un des thèmes de l'intervention de Christophe Castaner, ministre de l'intérieur.
La troisième orientation que je vous propose découle du constat de l'importance des mouvements migratoires secondaires. Comme je l'ai indiqué lors de ma déclaration de politique générale, nous devons assurer une plus grande convergence européenne des conditions d'accueil des demandeurs d'asile et des migrants. Les décalages entre États membres sont réels, quant à l'allocation versée aux demandeurs d'asile ou encore aux conditions d'accès au système de santé, par exemple. La France doit, à l'évidence, soigner tous ceux qui résident sur son territoire. Mais elle ne doit être ni plus, ni moins attractive que ses voisins.