Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Agir ensemble, c'est aussi mieux nous organiser. Une fenêtre d'opportunité vient de s'ouvrir avec une nouvelle donne politique en Italie et avec la mise en place d'une nouvelle Commission européenne, laquelle devrait proposer bientôt un nouveau pacte sur l'immigration et l'asile.

Nous devons poursuivre nos efforts pour mieux contrôler nos frontières extérieures. L'agence Frontex pourra mobiliser 10 000 garde-côtes et garde-frontières dans les prochaines années, afin d'aider les États membres en matière de contrôles frontaliers et de reconduites. Il y a là un enjeu de souveraineté évident car, mesdames et messieurs les députés, sans maîtrise du territoire, la souveraineté n'est qu'un vain mot.

Au sein de l'Union, notre priorité c'est de refonder Schengen pour préserver la liberté de circulation en Europe. Certains États membres ont, du simple fait de leur situation géographique, une responsabilité particulière : celle d'être des pays de première entrée dans l'Union européenne. Concrètement, cela veut dire que les mêmes pays sont toujours en première ligne : l'Italie, la Grèce, l'Espagne, mais aussi Chypre et Malte.

Si nous voulons que la règle désignant le pays de première entrée comme l'État membre chargé de l'examen des demandes soit mieux appliquée, ils doivent bénéficier d'un mécanisme de solidarité européenne. Chacun, en Europe, doit prendre sa part de l'effort en acceptant une relocalisation des réfugiés sur son territoire ou une autre forme de solidarité, financière ou matérielle, par exemple. Nous ne devons plus jamais laisser ces pays, désavantagés par la géographie dans ce cas particulier, seuls face à un défi qui, en réalité, nous concerne tous.

C'est là l'un des enjeux de la révision du régime d'asile européen, qui doit nous permettre d'harmoniser nos systèmes nationaux, ce qui est essentiel pour lutter contre les mouvements secondaires, dont parlait le Premier ministre.

Mesdames et messieurs les députés, les quelques observations que je voulais faire sur ce sujet majeur. Notre modèle d'accueil et d'intégration est l'honneur de notre République. Notre devoir est de tout faire pour l'adapter en profondeur afin d'en préserver les fondements et la viabilité.

1 commentaire :

Le 09/10/2019 à 13:47, Laïc1 a dit :

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On ne peut intégrer que des gens qui veulent bien s'intégrer.

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