Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Je sais que des avancées sont possibles et que la solidarité entre États peut jouer. J'étais il y a deux semaines à La Valette avec mon homologue allemand, mais aussi avec mes homologues italien et maltais. Nous avions certes des intérêts contradictoires, mais nous sommes parvenus à définir les fondements d'un accord visant à assurer une gestion solidaire des personnes recueillies et sauvées en mer, en Méditerranée centrale, parce qu'il y a urgence à agir – nous en sommes tous conscients. Laurent Nunez et Amélie de Montchalin travaillent à ce que cet accord soit soutenu par le plus grand nombre d'États.

Cette dynamique, il nous faut la développer et parvenir dès que possible à une réforme globale du système européen de l'asile, qui visera les deux principes évoqués par Jean-Yves Le Drian : solidarité et responsabilité. À ce sujet, nos objectifs sont clairs : mieux lutter contre les réseaux et les trafics, avec les pays européens de première entrée ainsi qu'avec les États de destination, comme la France ; établir une véritable solidarité avec ces mêmes pays ; faire échec aux flux migratoires secondaires au sein de l'Union européenne, qui déstabilisent l'espace européen.

Dès l'installation de la nouvelle Commission européenne, nous devrons être prêts à proposer des solutions pour avancer dans la refondation de Schengen et défendre une réforme du régime d'asile européen.

La France sera au rendez-vous. Elle proposera un équilibre entre la dimension de responsabilité et l'exigence de solidarité. Nous sommes pleinement mobilisés par cet objectif et le défendrons au sein du Conseil des ministres de l'intérieur de l'Union européenne. Je suis toutefois lucide : les discussions seront longues et complexes.

Mesdames et messieurs les députés, je souhaite à présent rappeler quelques faits et réalités, car c'est de là que nous devons partir.

Commençons par les entrées régulières sur le territoire national : on en a dénombré 256 000 en 2018, dont 90 000 par la voie de l'immigration familiale, stable, auxquelles s'ajoutaient 83 000 étudiants et 33 000 personnes venues pour des motifs économiques. Ces deux dernières motivations sont en forte hausse, ce qui témoigne de l'attractivité de notre pays pour les talents, et reflète les choix que vous avez faits. Ces 256 000 entrées régulières représentent le double des demandes d'asile, qui, pourtant, occupent souvent davantage les esprits que la réalité de cette immigration maîtrisée.

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