Premier constat : cette mesure n'a pas conduit à augmenter la durée moyenne des placements en rétention.
Deuxième constat : seules 10 % des personnes placées en centre de rétention y séjournent plus de quarante-cinq jours.
Troisième et dernier constat : dans 40 % des cas de séjour supérieurs à quarante-cinq jours en centre de rétention administrative, des éloignements effectifs du territoire sont réalisés. Je l'affirme, mesdames et messieurs les députés, sans la loi que vous avez adoptée, nous n'aurions pas pu opérer ces reconduites.
Le deuxième exemple réside dans la possibilité pour les préfets de prendre, dans certains cas – notamment pour les demandes de ressortissants de pays sûrs ou pour des personnes ayant troublé l'ordre public – , des mesures d'éloignement dès que l'OFPRA rend une décision de rejet de la demande d'asile et que celle-ci est confirmée par les juridictions. Depuis son entrée en vigueur, cette disposition a permis aux préfets de prononcer plus de 3 000 obligations de quitter le territoire français.
Cette mesure est simple, efficace et très compréhensible pour les filières qui organisent l'arrivée sur notre territoire de personnes qui entendent dévoyer notre tradition d'asile.
Sachez aussi qu'avec Laurent Nunez, nous multiplions les déplacements dans les pays d'origine concernés et les contacts avec leurs autorités, pour bâtir des coopérations de confiance. Ces démarches sont efficaces.
J'en veux pour preuves non seulement le niveau de coopération inédit que nous avons atteint avec les pays d'origine des étrangers en situation irrégulière pour la délivrance des documents consulaires nécessaires aux éloignements, mais aussi la réussite d'opérations d'éloignement complexes : aide au retour volontaire grâce à un dispositif mieux calibré et mieux ciblé ; contrôles aux frontières intérieures ; éloignements forcés, enfin, en augmentation de 10 % en 2018 et davantage encore en 2019. Dans le domaine de la lutte contre l'immigration irrégulière, tous les outils sont donc mobilisés.
Bien sûr, des chantiers restent ouverts. C'est précisément l'objet de ce débat. Nous devons, par exemple, tenir compte du souhait de la plupart des réfugiés de résider dans les grands centres urbains car c'est là qu'existent, pour la plupart d'entre eux, des opportunités de travail. Je suis convaincu que c'est notamment par l'insertion professionnelle que nous réussirons l'intégration.
En réponse à l'invitation que nous leur avons adressée par courrier jeudi dernier, Julien Denormandie et moi recevrons bientôt des maires qui se sont engagés à réussir ce défi, ou qui ont manifesté leur intention d'y contribuer. Mais nous devons aussi veiller à ce que les opportunités de logement et d'emploi qui existent dans les plus petites villes soient saisies. C'est l'idée de « l'orientation directive » sur laquelle nous travaillons.
Mesdames et messieurs les députés, vous le savez, notre politique d'immigration vise un aboutissement, et un seul : l'intégration de celles et ceux que nous choisissons d'accueillir. Des mesures fortes ont été prises en ce sens.