Qu'il s'agisse d'économie, de relations internationales ou tout simplement de politique, le corps diplomatique est bien content d'avoir, en face de lui, des interlocuteurs formés dans notre pays.
L'immigration liée au travail, quant à elle, est la plus faible en volume : quelque 30 000 visas, vous l'avez rappelé, ont été accordés à ce titre. Néanmoins, il nous semblerait opportun de réviser la liste des métiers en tension – puisqu'elle ne l'a pas été depuis 2008 alors que la réalité a bien dû évoluer depuis lors – et, surtout, Philippe Vigier l'a dit, de fixer comme au Canada des quotas par métier, par secteur d'activité, correspondant aux besoins de la France. Sinon, on ment aux étrangers en leur disant qu'ils peuvent faire une demande qui, compte tenu de leur métier, n'a aucune chance de leur valoir un droit de séjour sur notre sol.
Pour ce qui concerne l'asile, il est non seulement dévoyé dans le débat politique mais aussi détourné dans les faits. Le droit d'asile est sacré. Il représente un élément constitutif essentiel de notre pays et de ses valeurs. Or il est à mon avis dévoyé par ceux qui voudraient étendre le droit d'asile – lequel ne devrait s'entendre qu'au sens politique – à l'asile économique et à l'asile climatique. Nous ne devrions pas tenir compte de ces deux derniers concepts, mais protéger l'asile politique. Nous n'y parviendrons, vous avez été nombreux à le rappeler, qu'à condition d'être capables de l'appliquer, ce qui implique un traitement rapide des dossiers, une coordination avec les pays sûrs, et des mesures concernant les réadmissions.
Pas moins de 90 000 premières demandes d'asile sont adressées à notre pays mais nombreuses sont les personnes déboutées qui restent en France, ce qui est légitime. C'est notre plus grand échec.