Votre majorité s'érige en rempart contre l'extrême-droite, mais vous en devenez la passerelle ! La politique migratoire concerne avant tout des êtres humains, qui ont un nom, un visage et une histoire.
Pour ma part, j'ai visité le centre d'accueil pour mineurs isolés de Pantin. J'étais encore, mercredi dernier, à la porte de la Chapelle à Paris, pour rencontrer les demandeurs d'asile du campement de migrants et pour me rendre sur la fameuse colline. S'agissant des campements de migrants dressés à travers la France par les demandeurs d'asile, nous savons qu'il manque au moins 30 000 places d'hébergement.
La vision politique de mon groupe est claire. Si nous ne sommes pas favorables à un accueil inconditionnel au séjour, nous militons, avec de nombreuses ONG – organisations non gouvernementales – , pour un hébergement inconditionnel des demandeurs d'asile. Il faut assurer des conditions d'accueil dignes au titre de nos obligations humanitaires d'asile.
D'ailleurs, depuis 2015, l'indépendance de l'OFPRA, garantie par la loi, est indissociable du respect du droit d'asile en France. Il est d'ailleurs complètement inconscient de penser qu'en laissant des êtres humains s'entasser dans la rue, dans des conditions indignes et insalubres, on en découragera d'autres de fuir la guerre ou la misère. Nous pouvons construire ces 30 000 places d'hébergements. Laisser les gens à la rue, c'est instaurer une « fabrique de la folie » qui ne fera qu'empirer la situation dans nos villes.
Quel but poursuivez-vous avec ce débat ? Voulez-vous vraiment avancer de réelles solutions ? Pardonnez-moi, monsieur le Premier ministre, mais je n'ai rien entendu qui aille en ce sens dans les différentes prises de parole gouvernementales.
En ce moment, sur les bancs de la majorité, c'est le concours Lépine : stigmatisation des Albanais, stigmatisation des Géorgiens, remise en cause de l'aide médicale d'État, quotas migratoires alors même qu'ils sont inefficaces et irréalisables. On le sait, la déferlante migratoire ou le grand remplacement ne sont que des fantasmes dangereux et morbides.
En janvier 2017, le candidat Emmanuel Macron déclarait d'ailleurs au journal Le Monde : « Le sujet de l'immigration ne devrait pas inquiéter la population française. [… ] L'immigration se révèle être une chance d'un point de vue économique, culturel, social. »