Le Président a osé dire que les milieux populaires n'avaient pas la chance qu'auraient les bourgeois de ne pas fréquenter les étrangers – c'est son vocabulaire, pas le mien. Le pays mérite mieux. Car les bourgeois, figurez-vous, fréquentent aussi les étrangers. Mais ce ne sont pas les mêmes ; ils ne s'en rendent pas compte, car ces étrangers appartiennent à la même classe sociale qu'eux.
Quant aux milieux populaires, ils ont été parqués de force dans les mêmes endroits. Vous voulez mieux mélanger les populations ? Nous y sommes favorables. Mais, dans l'intervalle, pourquoi stigmatiser ceux qui s'y trouvent ? Que savez-vous des milliers d'entre eux qui en viennent et qui sont l'orgueil et la réussite de la patrie ? Regardez les bancs de cette assemblée : vous verrez aussi comment la France se fabrique.
Et quand bien même certains immigrés n'auraient pas réussi, vos enfants seraient-ils prêts à se lever à cinq heures du matin pour aller nettoyer les bureaux, prêts à aller respirer l'asphalte à verser sur les routes, prêts à garder les gosses des autres à domicile ? Pensez, de temps à autre, à dire merci, quel que soit le statut des personnes considérées.