Imaginez ce cauchemar, chers collègues : qu'un jour, les immigrés partent tous, fatigués d'être maltraités comme ils le sont. La sécurité sociale serait instantanément ruinée faute de cotisants en nombre suffisant ; l'économie s'effondrerait par anémie de la consommation populaire et parce qu'il lui manquerait les centaines de milliers de bras et de têtes qui la font tourner aujourd'hui.
Et la France ? Que deviendrait-elle, alors ? Il faut aimer la France, il faut savoir qui elle est pour comprendre tout ce qu'elle peut faire. Avec le droit du sol, le peuple français peut faire France de tout bois. Nous sommes une nation républicaine, c'est-à-dire que notre devise peut s'appliquer à tout être humain, quelle que soit sa culture ou son ethnie de départ. Nous sommes une nation universaliste, ou bien nous ne sommes plus la France.
La réponse aux problèmes que soulève inévitablement toute immigration, grande ou petite, tient en peu de mots : nous n'avons pas besoin de nouveaux camps de rétention ni de nouvelles règles ni de lois ; nous avons besoin de davantage de professeurs des écoles, davantage de formation professionnelle, davantage de logements de qualité, davantage de travail à répartir ; nous avons besoin de milliers de bras et de têtes au travail, préparées à réaliser l'immense transition écologique de l'agriculture et de l'industrie et à affronter les conséquences du changement climatique désormais engagé. Il faut du travail en plus pour équilibrer les comptes sociaux et les retraites, partant pour disperser les jalousies et les compétitions entre les personnes.
Au lieu de quoi vous venez nous parler d'économies sur l'aide médicale d'État, au milieu de tout un embrouillamini de considérations contradictoires. Oui, vous picorez sur les bords pour finalement reprendre dans l'assiette ce que vous avez donné aux gens ! Chacun sait que les microbes ignorent tout de la situation administrative des gens qui les transportent ! Refuser de soigner un malade est un comportement humainement inacceptable, en plus d'être absurde sur le plan comptable.