Au nom de la justice sociale et de la protection de notre système de santé, nous devons prévoir un régime spécial pour les demandeurs d'asile. Un tel régime nous permettrait de les suivre et de les connaître, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui. Madame la ministre, nous vous avons interrogée sur ce sujet, mais nous n'avons pas eu de réponse précise.
Je vous propose non seulement de remplacer l'AME par une aide médicale d'urgence, comme celle qui existe dans d'autres pays européens, mais surtout d'harmoniser ce dispositif au plan européen afin d'éviter les détournements et le nomadisme au sein de l'Union européenne – je vous renvoie à ce qu'a dit Mme de Sarnez.
La France ne dispose pas seulement de l'AME et de la PUMA pour les demandeurs d'asile : elle s'honore d'avoir mis en place un dispositif unique en Europe grâce à la procédure étrangers malades. Posons-nous la question de l'élargissement du panier de soins, de la lutte contre les filières organisées, contre l'usurpation d'identité, et des fraudes aux analyses biologiques !
Accompagnons les pays d'origine, et exigeons la modernisation de leur état civil afin de lutter contre la fraude documentaire, notamment à l'identité, et de permettre l'identification des étrangers en situation irrégulière ! Car, la générosité, il ne faut pas la dévoyer !
Nous ne nous sommes jamais dotés d'outils efficaces pour plus de contrôles et plus de transparence. L'opacité ne protège pas ; elle aggrave les fractures françaises. Comment avancer de façon éclairée si nous ne disposons d'aucune donnée ? Nous ne connaissons même pas le coût d'un demandeur d'asile hors frais de santé. Nous ignorons à quelle hauteur la solidarité nationale prend en charge les étrangers irréguliers et les autres.
Alors, monsieur le Premier ministre, ayons en mémoire les mots de Jean Jaurès : « Le courage c'est de chercher la vérité et de la dire. »