L'intégration économique est en effet freinée par des procédures lourdes et compliquées, qui reposent sur une actualisation par les préfets, de la liste des métiers en tension, avec des différences de traitement extrêmement importantes entre les départements. Pourquoi ne pas considérer tout simplement, après un certain délai, qu'une offre d'emploi qui n'a pas été pourvue est ouverte à tous ? C'est le cas partout ailleurs en Europe, et cela fonctionne, alors qu'en France, cette complexité et le niveau des taxes dont l'employeur doit s'acquitter conduisent à ce que, cinq ans après être arrivé dans notre pays, seul un étranger sur trois a trouvé un emploi.
Il faut que cela change. Pour ce faire, il est indispensable de mieux impliquer les entreprises. Elles ne cessent de le réclamer, comme l'a encore rappelé, dans une tribune la semaine dernière, M. Bernard Stalter, président de CMA France qui fédère les chambres de métiers et de l'artisanat.
Cela suppose, enfin, une mobilisation de toute la société. Car, au-delà des moyens, la question de l'intégration est d'abord celle de moments de vies partagés et d'un destin commun, questions qui doivent tous nous concerner. C'est en particulier le cas dans les territoires où l'engagement des élus et citoyens est déterminant pour lutter contre la ghettoïsation de certains quartiers et pour que ceux qui arrivent ne découvrent pas la France qu'à travers les associations ou l'administration.
Dans ce domaine, nous avons beaucoup à apprendre de la solidarité et du savoir-faire des villes populaires. Quand Bondy s'appuie sur son université communale pour que les habitants accompagnent les étrangers qui viennent d'arriver en France dans de grands musées, quel temps précieux gagné pour l'intégration !
Quand, à Garges-lès-Gonesse, le maire crée le collectif « Garges-en-Paix », pour associer tous les Gargeois, dans leur diversité, aux opérations de rénovations urbaines qui vont radicalement changer le visage de leur ville et leur manière de la partager, il fait bien plus pour l'intégration que ceux qui ne sont que dans l'incantation ou qui réclament des interdictions générales de listes aux élections municipales.
Il est évident que le communautarisme peut exister dans certains quartiers, même s'il reste à quantifier et à objectiver, loin des fantasmes agités par certains médias qui veulent surtout vendre du papier, ou par certains responsables politiques, toujours prêts à diviser pour mieux régner.
Cela doit nous conduire à être intraitables avec les promoteurs de l'islam radical, et avec tous ceux qui essaient de l'exploiter politiquement. Mais ce communautarisme ne peut en revanche servir d'alibi à ceux qui, en le confondant par exemple avec la laïcité, renforcent ce qu'ils prétendent dénoncer. L'expression de sa foi, fût-elle musulmane, ne doit pas être un frein à l'intégration.
Le 09/10/2019 à 20:04, Laïc1 a dit :
"Mais ce communautarisme ne peut en revanche servir d'alibi à ceux qui, en le confondant par exemple avec la laïcité"
Ca a un sens de confondre communautarisme et laïcité ? La laïcité s'élève contre le communautarisme. Il ne peut pas y avoir d'immigration dans ce pays tant que cette immigration finit en communautarisme.
L'immigration qui alimente les ghettos doit être combattue.
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