Pourtant, la valeur de l'accueil que nous offrons dépend de la rigueur des conditions dont nous le faisons dépendre et de l'efficacité des reconduites à la frontière quand ces conditions ne sont pas respectées.
Notre système de sécurité sociale est l'un des plus enviés au monde et l'aide médicale de l'État est un mécanisme indispensable à notre pays. Pourtant, il faut regarder les choses en face et reconnaître que l'AME fait l'objet d'abus inacceptables. Sans la supprimer pour autant, il faut mettre fin à ces abus et, pour cela, revoir profondément son mécanisme.
Le délégué général du parti majoritaire a dit que la question d'immigration n'était ni de gauche ni de droite. Il a bien raison : ce n'est pas une question de gauche ou de droite, c'est une question de courage. De ce point de vue, chers collègues de la majorité, le bilan de la loi asile et immigration ne joue pas en votre faveur– sinon, nous ne serions pas là pour en débattre. L'examen de cette loi vous a pourtant fourni l'occasion de prendre les mesures nécessaires pour mener une politique vraiment efficace. Mais, à vouloir mener une politique permanente du « en même temps », on finit par verser dans le « ni ni » : notre politique migratoire ne permet ni un accueil digne ni une intégration efficace dans notre société.
La question de l'intégration est le véritable angle mort de la politique migratoire de votre gouvernement, monsieur le Premier ministre. Tel est le constat que nous dressons aujourd'hui : une politique migratoire inefficace et une politique d'intégration insuffisante.
La France peut être fière d'être un pays attractif pour des étrangers qui veulent apporter leur contribution à notre société, mais uniquement s'ils en acceptent l'héritage historique, ainsi que l'ensemble des valeurs de la République. L'arrivée dans un pays étranger n'est pas chose facile et demande des efforts, en premier lieu des efforts d'intégration. Car c'est aux arrivants de s'adapter au pays dans lequel ils arrivent, et non au pays hôte de se plier à ceux qui s'y installent. C'est pourquoi le communautarisme n'est pas acceptable : il laisse subsister en France une société parallèle, avec ses moeurs et ses règles, concurrentes des lois de la République.
Sans politique d'intégration, vous faites non seulement le jeu du communautarisme, mais vous contribuez aussi à la montée des extrêmes, qui surfent sur cette vague et divisent notre société entre les Français dits de souche et ceux dits de papier. Si cela relève d'une stratégie ou d'un calcul électoraliste, vous serez responsable de ses conséquences.
Sans politique d'intégration, nous sommes condamnés à voir subsister le terreau de la division au sein de notre société et entre nos concitoyens. Il est donc temps de mettre en oeuvre une politique migratoire efficace et une politique d'intégration ambitieuse, pour qu'enfin nous ne voyons plus que des Français, unis sous le drapeau et, surtout, par l'idéal de liberté, d'égalité et de fraternité.
Le 22/10/2019 à 09:32, Laïc1 a dit :
" Car c'est aux arrivants de s'adapter au pays dans lequel ils arrivent, et non au pays hôte de se plier à ceux qui s'y installent"
Non non, en France, ce sont bien ceux qui arrivent qui imposent leurs coutumes, leurs lois religieuses, et si on est contre ça, c'est qu'on est un méchant, que l'on soutient le FN, que l'on est xénophobe...
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