Deux autres éléments me paraissent acquis. Tout d'abord, si la dimension européenne a été évoquée, j'ai été quelque peu surpris, mesdames et messieurs les députés, qu'elle ne le soit pas davantage. Nous avons tous conscience que cette pression migratoire exige une réponse coordonnée et efficace à l'échelle européenne – plus exactement, je n'ai entendu personne considérer que la France pourrait, à elle seule, appliquer une politique migratoire efficace en étant complètement déconnectée des mesures prises dans les pays voisins. Les mesures et initiatives existantes en la matière sont toutefois peu décrites, et même souvent peu évoquées.
Pourtant, comme vous l'avez indiqué avec certains de vos collègues, madame la présidente de la commission des affaires européennes, la période actuelle devrait nous permettre de nous saisir de ce sujet à l'échelle européenne – d'abord parce que les opinions publiques européennes sont conscientes du phénomène, mais aussi parce qu'une nouvelle Commission prend ses fonctions. Il faut garder ce contexte à l'esprit : le moment nous semble bienvenu pour prendre des initiatives afin de faire converger les conditions d'accueil entre les pays et les politiques relatives au droit d'asile, de développer la protection ou la surveillance des frontières si nous le souhaitons, etc.
Enfin, dernier point qui me paraît acquis : l'asile est souvent placé au coeur des discussions relatives aux politiques migratoires. La France comptabilise 123 000 demandes d'asile en 2019 – un nombre bien supérieur à ceux qui prévalaient précédemment.