L'asile est souvent au centre des questions posées. Il faut prendre cette question au sérieux, d'autant que – plusieurs orateurs l'ont souligné – le droit d'asile n'est pas un droit comme les autres. Il n'est pas une condition d'entrée comme ont pu l'être le regroupement familial ou le développement de l'immigration à finalité économique, lorsque la France, au cours des années 1970 et 1980, a fait venir, volontairement et consciemment – sinon toujours explicitement – des travailleurs d'autres pays, et notamment d'Afrique.
Le droit d'asile est d'une nature différente, sacrée – on le dit souvent – et particulière, parce qu'il révèle beaucoup de nous-mêmes. Ce droit sacré très particulier est, on le voit, au coeur de toutes les interrogations. Il doit évidemment être considéré avec le plus grand sérieux : je partage l'avis de ceux qui, à cette tribune, ont estimé qu'à ne pas traiter sérieusement le fonctionnement réel du droit d'asile, nous mettrions en péril cette dimension essentielle de ce que nous sommes et de ce que nous voulons continuer à être. Autrement dit, lorsque nous progresserons sur les questions de politique migratoire, le sujet du droit d'asile revêtira une dimension particulière.
Je pourrais apporter diverses réponses aux orateurs qui se sont exprimés, mais beaucoup sont partis. Je regrette notamment le départ de votre collègue Guillaume Larrivé, qui a beaucoup parlé du droit et de la politique migratoire et a exprimé le souhait de la rédaction d'une charte constitutionnelle. Il ne nous a pas dit comment le droit d'asile serait traité dans cette charte, non plus que ce qu'il conviendrait de faire de la Charte européenne des droits de l'homme.