Je suis arrivée trop tard pour soutenir mon amendement : veuillez m'excuser. Je profite de l'avis de sagesse exprimé par Mme la ministre pour intervenir dans le débat, même si je ne dispose pas des mêmes connaissances scientifiques que M. le rapporteur. Il est question de concevoir un frère ou une soeur donneur, indemne de la maladie et le plus compatible possible avec l'enfant. On parle donc de bébé-médicament. Le terme est déjà étrange en lui-même. Il s'agit de programmer la venue d'un enfant dans l'unique but de soigner son aîné malade.
M. Breton a souligné que ce principe pouvait être contestable sur le plan juridique, car il pose la question du statut accordé à l'enfant ainsi conçu : il n'est plus envisagé comme un sujet de droit à part entière, mais comme un objet de droit, puisqu'il est conçu dans le but de soigner un autre enfant. Au-delà de cette contestation juridique, une contestation scientifique se fait jour. Selon un rapport publié par le Sénat en 2008-2009, le réseau des banques de sang de cordon et la diversité des unités stockées sont aujourd'hui tels que « tous les patients devant subir une greffe de sang de cordon trouvent un greffon compatible ». Je pense donc que nous avons l'occasion de mettre fin à cette pratique scientifiquement et juridiquement contestable.