Si je comprends donc la demande des médecins, je me demande si nous serions capables de résister longtemps à un glissement vers la recherche d'aneuploïdie pour toutes les fécondations in vitro et à l'extension de l'usage de la technique à la recherche d'anomalies ou de mutations relatives à d'autres maladies, parce qu'il est très facile de rechercher des maladies génétiques sur l'ADN. Voilà la question qui nous est posée, voilà la tension éthique qui, à mon avis, est mise en jeu par les amendements proposés.
Enfin, je voudrais dire que le fait de passer par une expérimentation, comme cela est proposé, n'a pas de sens. Expérimenter, cela veut dire que l'on pose une question et que l'on attend un premier résultat pour décider du déploiement d'un dispositif. Or il n'y a là aucune question à poser. Nous maîtrisons la technique. Nous savons exactement ce qu'elle donne. Dire que l'on va passer par une expérimentation n'est qu'une façon de contourner les choses, d'obtenir une dérogation pour utiliser une technique aujourd'hui interdite.