Il est vrai que l'AMP offre des possibilités, qu'il faut encadrer. Par les voies naturelles, on ne choisit pas les gamètes qui se rencontrent ni les embryons qui se développent, tandis qu'avec l'AMP, la technique permet, si on ne l'encadre pas, de choisir, de sélectionner et d'éviter des enfants qui pourraient être un peu différents des autres. Après avoir supprimé le critère pathologique d'accès à l'AMP, il nous faut être particulièrement vigilants, car si l'on conjugue cette disposition avec les dépistages possibles avant l'implantation des embryons, on ouvre la boîte de Pandore.
En outre, certaines anomalies chromosomiques sont constatées puis se corrigent spontanément. Ces amendements et sous-amendements expriment une sorte d'hypocrisie de l'« en même temps » : d'un côté, on tient le discours du tout-inclusif ; de l'autre, on se prépare à empêcher ces embryons de naître. Je pense que la vraie inclusion consiste à reconnaître, pour ces futurs enfants plus ou moins déficients – et on ne sait pas à quel point au moment du DPI – , la valeur de leur vie avant leur naissance, à les accueillir, à les accompagner et en tout cas à accompagner les familles qui les accueillent. Je vous invite donc moi aussi à vous opposer à ces amendements qui formeraient une pente glissante vers l'eugénisme.