Voilà trente-sept ans, l'hôpital de Clamart, le professeur Frydman et Amandine étaient la fierté de la France. Aujourd'hui, les taux de réussite dans notre pays sont deux fois et demie plus faibles que ceux qu'une femme peut obtenir en Espagne par exemple. En effet, nous avons aujourd'hui une vision très conservatrice des choses. On peut faire beaucoup plus sans aller jusqu'à l'eugénisme que vous dénoncez, comme l'ont assez bien démontré mes collègues.
Vous parlez de souffrance humaine, mais nous connaissons tous les parcours, les traumatismes, les souffrances infligées aux corps des femmes avec les stimulations, les anesthésies générales, les fausses couches et les grossesses extra-utérines. Pourquoi permettre encore, en 2019, qu'une femme sur deux subisse ces traumatismes alors que la technique, la médecine, la science ont aujourd'hui les moyens, dans le cadre d'une éthique garantie, de le leur éviter ? Et je ne parle pas du nombre de couples qui se sont déchirés ou séparés à l'issue de ce processus traumatisant !
Parlons d'humanité, d'accord, je l'entends. Mais je connais certains parcours, et je ne veux plus qu'ils existent. Nous avons aujourd'hui les moyens d'éviter de telles souffrances et c'est votre responsabilité que de prendre aujourd'hui cette décision.