Monsieur Farandou, après de longs mois de suspense marqués par des candidatures de tous horizons, votre nomination est enfin imminente. Le groupe Les Républicains se satisfait de ce choix judicieux et pertinent.
Vous cochez en effet beaucoup de cases : une expérience internationale, indispensable dans la perspective de l'ouverture de l'entreprise à la concurrence, une expérience des relations sociales, indispensable compte tenu de la réforme des retraites qui s'annonce, et une connaissance de cette grande maison qu'est la SNCF, indispensable pour conduire le changement dans le climat le plus apaisé possible.
Vous connaissez bien les territoires et leurs élus, dont nombre d'entre nous. C'est tant mieux, car les petites lignes, les trains de nuit, le fret seront aussi votre quotidien. Pour vous avoir côtoyé avant d'exercer mes fonctions de députée, je sais que vous êtes un vrai cheminot et que vous aurez à coeur de conduire cette belle machine ferroviaire qui, toutefois, doit se réinventer. Ce satisfecit ne doit pas masquer les difficultés rencontrées par la SNCF et dont nos concitoyens font les frais au quotidien.
Je souhaiterais insister sur deux points. Le premier, non des moindres, est celui de la dette de la SNCF. Peu d'informations circulent sur sa structure. L'État a décidé d'en reprendre une partie, à hauteur de 35 milliards d'euros, en la transformant en dette publique. Cela aura un impact sur les impôts, puisque les contribuables devront payer entre 20 et 25 milliards d'euros en 2020, puis 10 milliards d'euros environ en 2022.
La fameuse règle d'or, fixée en 2014 pour endiguer la hausse continue du déficit et qui consiste à limiter les investissements en développement, n'a pas été vraiment appliquée. Le sujet demeure donc crucial. Transformer l'entreprise, la rendre plus compétitive et lui permettre de dégager des bénéfices constituent à l'évidence des pistes classiques. Quelles solutions votre connaissance de l'entreprise vous laisse-t-elle envisager pour mettre fin à cette spirale et ne pas alourdir encore le déficit ?
Le deuxième sujet est plus local : des dysfonctionnements de toute sorte touchent quotidiennement la ligne R du Transilien, dans sa portion reliant Paris au sud du département de la Seine-et-Marne. Si ces difficultés ne sont pas toujours du fait de l'opérateur, elles transforment le trajet de nos administrés en cauchemar. Les élus franciliens sont bien conscients du rattrapage colossal qui s'impose en matière d'investissements et Île-de-France Mobilités a engagé des sommes considérables afin d'y faire face.
Compte tenu de votre connaissance du monde ferroviaire, comment entendez-vous remédier à ces dysfonctionnements notoires qui affectent aussi bien l'opérationnel que les informations fournies aux voyageurs ?