Je vous remercie d'avoir indiqué que les engagements qui ont été pris seront tenus, en particulier le retour à l'équilibre en 2022.
Nous nous en sommes pris plein la figure lorsque nous avons voulu faire avancer la question du statut de la SNCF ou lorsque nous nous sommes engagés dans le pacte ferroviaire. Ceux qui croyaient en la capacité de l'entreprise à revenir à l'équilibre n'étaient pas nombreux.
Certes, le contribuable, par le biais de l'État, prendra en charge une partie importante de la dette de la SNCF – c'était inéluctable. Encore fallait-il que l'entreprise s'engage dans des économies importantes. Je voudrais d'abord vous remercier de vous y être engagé et saluer l'engagement de l'ensemble des cheminots. Tout cela n'a pas été facile, mais s'est déroulé dans un climat social relativement apaisé, ce que je souhaite souligner.
La SNCF dispose de nombreux atouts. Vous êtes vous-même une personnalité reconnue du sérail. Vous choisir était la meilleure option, et je ne doute pas qu'après votre expérience très satisfaisante à la tête de Keolis, vous continuerez, avec vos équipes, à assurer le développement de la SNCF. L'entreprise sort d'une grave maladie et se trouve peut-être encore en convalescence. Il faudra donc un peu de temps pour qu'elle puisse rivaliser avec l'ensemble de ses concurrents. Il n'y a cependant aucune raison qu'elle n'y parvienne pas.
Au-delà de ces considérations générales, je souhaite vous poser plusieurs questions. Tout d'abord, je trouve que la mobilisation de la SNCF pour ses gares, qui sont et doivent rester des lieux de vie, est une très bonne initiative. Aujourd'hui, les usagers sont satisfaits de voir se « réveiller » certaines gares qui rendent de nombreux services commerciaux, sociaux et culturels, comme les expositions. Dans les petites villes comme à Paris – gare Saint-Lazare, gare du Nord –, la SNCF mène de grands projets, qui permettent de garder l'esprit du lieu tout en développant davantage de commerces et de services et en accueillant plus de voyageurs. Ces nouveaux modèles de développement des gares en partenariat public privé (PPP) permettent de financer les projets de rénovation, sans subvention des collectivités locales ni des pouvoirs publics. Que pensez-vous cependant de la polémique s'agissant de la gare du Nord ?
En tant que président de Keolis, vous travaillez beaucoup à l'international, où la SNCF réalise aujourd'hui près d'un tiers de son chiffre d'affaires – tramways avec Keolis, projets architecturaux en Chine, par exemple. Souhaitez-vous poursuivre ce développement à l'international ?
Par ailleurs, où en êtes-vous de la transformation de Fret SNCF en filiale du groupe ferroviaire, qui nécessite l'accord de la Commission européenne ?
Pouvez-vous enfin nous dire quelques mots sur la retraite des cheminots ? Les salariés de la SNCF s'interrogent beaucoup sur ce changement des règles du jeu.