Dans mon intervention, j'ai essayé d'esquisser quelques axes de réflexion, que je vous soumets en vue de vos travaux préparatoires à la prochaine loi de programmation militaire. Certains de ces axes concernent le court terme : tel est le cas du programme BATSIMAR, du remplacement des hélicoptères les plus anciens – je pense bien entendu en premier lieu aux Alouette, rendus populaires par la série Fantomas dans les années 1960… – et le remplacement de nos pétroliers-ravitailleurs, qui ont encore une simple coque alors que la réglementation en vigueur pour les navires civils impose une double coque. À plus long terme, il s'agit de consolider le renouvellement et la modernisation des forces navales, en portant de 15 à 18 le nombre de navires de premier rang, les FREMM et les FTI, car le format de ces forces issu du précédent Livre blanc ne correspond plus aux menaces actuelles. En la matière, l'horizon calendaire est 2030 plutôt que 2025. Troisième enjeu, la construction d'un nouveau porte-avions ; j'y reviendrai. Enfin, les ressources humaines constituent le quatrième enjeu de la prochaine programmation militaire. Plusieurs mesures récentes doivent entrer dans le « socle » budgétaire de la programmation militaire, comme la transposition du plan de modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations (PPCR) de la fonction publique aux militaires, comme certaines mesures ciblées, donc peu coûteuses, en faveur de certains personnels, notamment ceux qui embarquent. L'attractivité et la compensation de la sujétion de l'embarquement devaient être renforcées, et nous avons commencé à le faire.
Pour répondre au président Chassaigne concernant les Antilles, un déplacement de BPC aux Antilles coûterait environ six millions d'euros. La question, toutefois, est plutôt celle du « suremploi » d'un bâtiment par rapport à son activité antérieurement programmée ; ce surcoût s'établit à deux millions d'euros environ pour la mission du BPC Tonnerre aux Antilles. La décision d'engagement des armées sur le territoire n'appartient pas aux armées : elle revient à la chaîne préfectorale, qui peut requérir ou demander le concours des moyens militaires. Les armées ont répondu avec les moyens disponibles et les plus adaptés.. Quant aux délais d'intervention, ils étaient contraints, et il est difficile d'anticiper une mission comme la nôtre aux Antilles. La mise en alerte des moyens de secours s'est faite très tôt, mais avant de les dépêcher sur place, il fallait un diagnostic des besoins, ne serait-ce que pour savoir avec quoi charger le BPC. D'ailleurs, le bateau était en surcharge à son départ ; il a dû décharger du gazole.